Glimp
2017

8 femmes, 8 convictions,
4 dialogues divins

Avant-Propos

Les textes religieux de la Bible et du Coran montrent que les femmes peuvent être des exemples marquants au sein du paysage religieux, comme Marie, Esther, Fatima et même la célèbre Marie de Magdala. Toutefois, le chemin vers les institutions est beaucoup plus complexe. Et nous devons être honnêtes : dans certaines religions , la position de la femme n’a pas toujours été enviable. Cependant, les femmes se trouvent en première ligne, au sens figuré bien sûr, et pas seulement en politique, dans la médecine, dans l’enseignement ou dans le monde des entreprises. Au sein des institutions religieuses, elles prennent également leur place légitime autour de la table.

A chaque début d’année, les journaux s’exclament : « ce sera l’année de la femme ! ». Nous l’avons encore entendu cette fois-ci. Mais ce ne sera pas l’année de la femme : ce sera le siècle de la femme. Jusqu’à ce que notre société devienne plus juste et plus équitable.

Nous le constatons déjà. Des mères qui se regroupent dans des patrouilles citoyennes pour remettre les jeunes sur le droit chemin , de jeunes activistes qui protestent contre la surpuissance militaire, des actrices renommées qui récoltent des fonds pour des actions et des procédures juridiques afin de lutter contre l’intimidation sexuelle et le viol. Comme Heather le dit dans ce numéro de Lueurs : « l’exclusion sociale et les politiques populistes ne sont pas des valeurs à transmettre, ni dans notre société, ni dans notre religion ». Dans ce magazine, vous pourrez lire des conversations intenses avec des femmes fortes. Car là où les femmes s’engagent et deviennent des rôles modèles, tout va mieux. Time’s up.

Bianca Debaets, Secrétaire d’Etat à l’Egalité des Chances

Respecter la vision des autres

Jana Peeters (humaniste laïque) et Johanna Pelgrims (orthodoxe) ont tout de suite sympathisé. Elles se sont rencontrées et se sont trouvées plein de points communs. «Nous continuerons à papoter plus tard» dit finalement Jana. Découvrons d’abord leur conversation sur le respect mutuel, la pensée critique et la cohabitation à Bruxelles.

Existe-t-il des similitudes entre les différentes croyances ?

Jana:
“Je pense que les valeurs humanistes se retrouvent dans toutes les croyances, mais pas de la même manière. La pensée critique est au centre de l’humanisme. Il faut s’assurer avoir toutes les informations nécessaires pour faire son propre choix. Il ne faut pas présumer une certaine vérité simplement parce qu’elle nous est imposée”.

Johanna:
“La pensée critique fait également partie de l’orthodoxie et je me considère d’ailleurs comme une humaniste. Jésus avait déjà essayé de montrer que les êtres humains n’étaient pas faits pour suivre les lois, mais que ces lois étaient là pour les aider. Nous devons supposer que la foi existe pour améliorer une situation”.

Comment pouvons-nous mieux nous comprendre ?

Jana:
“En continuant à dialoguer. A Bruxelles, il n’y a pas deux personnes identiques, mais discuter nous permet de mieux nous comprendre et de fonctionner comme une seule communauté. Rien n’oblige à être d’accord avec ce que les autres pensent, mais cela permet d’apprendre des autres et de les respecter”.

Johanna:
“Le risque lorsqu’on dissimule des thèmes plus difficiles est de tomber dans les extrêmes. Je suis partisane des discussions à l’école et dans les médias sur, par exemple, l’orientation sexuelle ou la contraception. Cela ne devrait certainement pas être oublié sous prétexte que nous pourrions penser différemment sur le sujet. la croyance fait partie de qui nous sommes, chacun doit pouvoir se sentir bien avec son identité”.

Quel rôle voyez-vous là pour les femmes ?

Jana:
“En tant qu’humaniste, je pense qu’il est important que les femmes et les hommes reçoivent les mêmes chances dès le plus jeune âge, par exemple en politique. Les rôles modèles sont encore trop souvent des hommes. Beaucoup de choses ont changé, mais il faut que cela suive dans les niveaux les plus élevés. Je trouve que c’est aussi le rôle des femmes humanistes de s’assurer de cela”.

Jana
“Rien n’oblige à être d’accord avec tout le monde, mais vous pouvez apprendre des autres et les respecter”.

Johanna:
“Selon l’Église orthodoxe, les femmes et les hommes ne sont pas identiques, mais nous sommes égaux. Par exemple, nous n’avons pas de prêtres femmes, comme dans l’Église protestante. La sainte la plus importante est Marie, elle est même la seule ‘Très Sainte’. Théologiquement, il n’y a aucune raison pour que les femmes ne puissent pas assumer ce rôle. C’est plutôt du côté de la pratique et de la tradition que le bât blesse. Les apôtres étaient des hommes et les prêtres masculins ont donc continué ce rôle. Il n’y a pas non plus de demande du côté des femmes au sein de l’Église orthodoxe. Le réflexe est peut-être aussi du genre ‘Laissez les hommes faire, ils le font bien. Nous sommes déjà assez occupées !’ (rires)”

Johanna
“La foi existe pour améliorer une situation existante”.
La base de l’humanisme laïque pour Jana c’est
“la pensée critique, l’ouverture, le dialogue et l’émancipation”.
La base de l’orthodoxie pour Johanna c’est
“l’amour, la joie, l’espoir et le respect”.

Aimer les autres comme soi-même

Evelyne Haberfeld (juive) et Heather Roy (anglicane) ne se connaissaient pas avant de se rencontrer mais elles se sont découverts de nombreux points commun. Que ce soit dans leurs manières de penser, de vivre leur foi ou de concevoir l’avenir, leur discussion a été riche en échanges… et en bonne humeur !

Comment les femmes peuvent-elles tisser des liens entre les différentes communautés de Bruxelles ?

Evelyne:
“C’est très simple : en organisant des rencontres dans nos institutions respectives, des activités. Un atelier de cuisine entre femmes, par exemple, où chacune parlerait de ses croyances. Nous avons beaucoup de choses que nous ne pouvons pas manger. D’autres religions ont d’autres interdictions, ce serait intéressant d’en savoir plus”.

Heather:
“Oui, mais c’est aussi une question structurelle. Où sont les femmes dans les niveaux politiques de notre société et dans nos religions ?”

Evelyne:
“Cela doit aussi venir de nous. Nous vivons dans une société où nous avons le droit de proposer, d’organiser des choses. Je suis par exemple la première femme dans le conseil d’administration de la Communauté Israélite de Bruxelles. Quand il faudra nommer un nouveau membre dans le conseil d’administration, j’espère qu’on choisira une autre femme”.

Heather:
“En effet, c’est aussi la responsabilité des femmes en position de pouvoir. Que ce soit dans notre église ou dans notre communauté. Il faut soutenir les nouvelles générations de femmes, les former et les accompagner sur base de nos expériences. C’est seulement comme cela que viendra le changement”.

Quels conseils issus de votre foi souhaitez-vous partager ?

Heather:
“Je dirais : aimer Dieu et aimer les autres comme vous aimez Dieu. C’est notre amour pour Dieu qui influence notre approche des autres dans notre société”.

Evelyne:
“Je crois que c’est la même chose pour moi. Le cœur de la Torah c’est d’aimer son prochain comme soi-même. Il faut d’abord pouvoir créer une relation avec les autres avant de pouvoir créer une relation avec Dieu”.

Quelles sont vos valeurs et celles à transmettre aux prochaines générations ?

Heather:
“Je suis écossaise et, en Ecosse, nous sommes très solidaires. Nous pensons aussi que nous sommes tous égaux. Il y a une expression anglaise qui dit : ‘chaque personne ordinaire a la possibilité de faire des choses extraordinaires’. Ce sont les valeurs transmises par mes parents”.

Evelyne
“La confiance que je mets en Dieu est importante. Le terme ‘emouna’, d’où vient le mot ‘amen’ signifie ‘j’ai confiance’, ‘je fais confiance’ en hébreu. Le fait de pouvoir faire confiance à Dieu m’a aidé dans les moments un peu plus difficiles”.

Evelyne:
“Les miens m’ont donné des valeurs d’accueil des autres. Etre là pour les autres, être digne, honnête, ne pas tromper. Pour la génération suivante, j’aimerais transmettre des valeurs éthiques, humanistes. Cela signifie la recherche du bien mais aussi le respect de soi, des autres, de ses parents, des personnes âgées, de la nature. Il est impossible de communiquer s’il n’y a pas de respect. Pour moi, Dieu est inclus dans cela. Même s’il y a de moins en moins de croyants, je pense que ce sont des valeurs à transmettre aux futures générations.“

Heather
“Pour moi la foi c’est dans le cœur et dans l’esprit”.

Heather:
“Au-delà du respect, ce qui compte pour moi, c’est l’interaction, le vivre ensemble. C’est aussi avoir une meilleure compréhension de notre vie ici à Bruxelles. Une vie avec Dieu, avec de l’espoir, avec la possibilité d’être égaux. Une vie qui inclut tout le monde. Je pense que nos sociétés actuelles ne sont pas du tout inclusives. Nous avons beaucoup de pauvreté, d’exclusion sociale et maintenant des politiques populistes. Ce ne sont pas des valeurs à transmettre, ni dans notre société ni dans notre foi”.

Quel rôle joue la foi dans votre vie quotidienne ?

Evelyne:
“Ma foi fait uniquement partie de ma vie privée. Je trouve que la religion, la foi, ne doit pas nécessairement être portée en étendard dans la sphère publique. Ma vie professionnelle se passe à l’Université Libre de Bruxelles, qui est la maison du libre examen. Tout le monde est très tolérant, mais la religion n’y a pas sa place. Cela ne me gène pas. Je suis plus active au niveau religieux dans la sphère privée”.

Heather:
“C’est intéressant parce que mon travail à Bruxelles vise à présenter la foi chrétienne dans le domaine de la politique sociale. Je travaille donc chaque jour avec le Parlement européen, la Commission européenne, pour une association qui promeut la cohésion sociale. Mais avec la foi chrétienne comme base. La foi fait donc partie de ma vie privée mais aussi de ma vie professionnelle”.

La base du judaïsme pour Evelyne c’est
“l’amour de Dieu, l’amour du prochain, l’ouverture, la famille, le respect de la tradition et la justice sociale”.
La base de l’anglicanisme pour Heather c’est
“croire en Jésus-Christ, l’amour des autres et de Dieu, l’espoir et la miséricorde”.

Faire partie d’une plus grande histoire

“L’amour, j’en ai déjà beaucoup parlé, non ?” Joke De Waele (catholique) sait ce en quoi elle croit. Anne Kooi (protestante) rajoute : “lorsqu’on critique la religion, on accuse de projeter sur Dieu la meilleure qualité humaine, à savoir l’amour. Comme si nous mettions ‘l’amour’ hors de nous. Je comprends cette mise en garde, mais je vois la foi comme une incitation à donner de l’amour sans rien attendre en retour”. Deux femmes fortes qui se rendent mutuellement plus sages.

Quel rôle joue votre croyance dans votre vie quotidienne ?

Joke:
“Ma foi englobe tout ce que je fais et qui je suis. En tant que pasteur de jeunesse, je suis déjà très impliquée professionnellement dans ma foi, mais c’est important que je m’y investisse aussi durant mon temps libre. J’ai découvert ma foi en traversant une période difficile. Quand j’étais au plus bas, j’ai pris la foi comme point d’appui, indépendamment de mon intérêt. Cela a fait en sorte que je puisse m’épanouir et devenir qui je voulais être. C’est à ce moment-là que j’ai pu m’en sortir”.

Anne:
“En tant que pasteur, ma vie professionnelle est également consacrée à la foi. Je remarque que mes sentiments en tant que personne connaissent beaucoup de hauts et de bas, mais il y a une sorte d’acceptation de base. Au cours de ma vie, cette base de référence est devenue plus forte. Il faut vivre avec la certitude que Dieu est toujours présent, que vous faites partie d’une histoire qui est plus grande que vous. À certains moments décisifs, ma foi m’a également indiqué dans quelle direction aller. De cette manière, c’est aussi un guide”.

Joke
“ Le risque lorsqu’on pense d’une manière trop traditionnelle est que tout reste figé”.

Vous avez toutes les deux une fonction au sein des églises catholique et protestante. Comment vivez-vous le rôle et la position des femmes dans la religion et la société ?

Joke:
“J’ai peur des idées qu’ont encore parfois les jeunes hommes et femmes. Personnellement, au sein de l’église, j’ai quelquefois des difficultés à accepter que les femmes ne puissent pas tenir des offices religieux. Par exemple, j’aurais bien aimé être prêtre. Le risque lorsqu’on pense d’une manière trop traditionnelle est que tout reste figé, mais cela ne m’empêche pas de me sentir chez moi dans l’église catholique. Je pense que les femmes et les hommes doivent encore se battre ensemble pour que les femmes puissent vivre librement leur vie, comme elles l’entendent”.

Anna
“Vous pouvez vivre avec la certitude que Dieu est toujours là pour vous”.

Anna:
“Dans mon église, je suis complètement libre d’atteindre mes objectifs. Mais en même temps, je réalise qu’en tant que femme je fais partie d’un contexte plus large. Il est dit dans notre église que Dieu est le grand émancipateur. Cela n’a pas toujours été compris, mais l’émancipation est un message que vous pouvez lire dans la Bible : des peuples ou des groupes découvrent qu’ils ont le droit de choisir leur propre destin. Si vous prenez la situation des femmes actuellement, à Bruxelles, nous avons encore un combat à mener”.

Quelles sont les valeurs présentes dans toute croyance ?

Joke:
“J’espère que l’amour est la base de tout. Il y a des gens qui voient les règles ou la pensée éthique comme le noyau dur de leur foi. Pour moi, aimer Dieu, les autres et le monde sont les choses les plus importantes que nous puissions faire. Je partage donc une grande partie de ma croyance avec quelqu’un qui tient aussi l’amour en haute estime. L’espoir est un deuxième élément, parce que vous placez votre confiance een quelque chose pour laquelle vous n’avez pas de certitude n’avez pas de certitude. Je vois encore d’autres aspects que nous partageons, comme l’attention aux proches. L’amour est partout là aussi. La foi est une source d’inspiration pour notre manière de vivre et je pense que c’est une façon d’aller vers les autres. Ce sont les lunettes à travers lesquelles on regarde le monde”.

Anna:
“C’est comme ça que je le vois aussi. La foi, l’espoir et l’amour ont un contenu très positif, mais aussi critique, à savoir que vous vous détachez un peu de votre amour propre, de l’espoir pour votre propre situation ou de la croyance en vous-même. Ce qui est important dans de nombreuses religions, et certainement dans le protestantisme, c’est de prendre soin de ceux qui ont moins de chance que vous. Espérer pour l’avenir signifie espérer un monde juste et pacifique où les problèmes de notre époque seront résolus, tels que la pauvreté et le réchauffement de la planète. Prendre soin de ses proches, c’est l’accomplissement de l’amour que vous avez d’abord reçu vous-mêmes”.

Joke:
“N’est-ce pas aussi une attitude reconnaissante que vous adoptez ? Les gens peuvent en effet faire de très belles choses, mais peut-être devrions-nous être reconnaissants lorsque nous sommes bons les uns envers les autres“.

La base du catholicisme pour Joke c’est
“Dieu, l’amour, la communauté, le salut universel”.
La base du protestantisme pour Anne c’est
“Dieu, la Bible, la vision critique, la miséricorde”.

Contribuer à vivre ensemble

ICette dernière rencontre, mais pas la moins intéressante, a permis à Lydia Lehmann (protestante évangélique) et à Delphine Laroche de se découvrir. Elles ont apprécié échanger leurs nombreux points communs comme leurs différences. Et c’est ce respect et cette tolérance de l’altérité qui permettent de vivre ensemble.

Quelles valeurs avez-vous reçues de vos parents ?

Delphine:
“Parmi les valeurs principales, il y a la famille, le respect et l’honnêteté. L’ouverture aux autres aussi, aux autres cultures et religions. Mes parents m’ont appris à être curieuse, dans le bon sens du terme : apprendre à connaître les autres et leurs façons de vivre. Notre façon de vivre n’est pas toujours la meilleure. Je pense que cette grande ouverture d’esprit a été très importante dans mon éducation”.

Lydia:
Je pense avant tout à l’amour de Dieu et du prochain. Cela rejoint ce que vous dites : s’intéresser à l’autre. Avoir du respect, de l’ouverture, de la disponibilité pour l’autre. Ne pas toujours placer ses propres intérêts en premier. Pouvoir se mettre à la place de l’autre, pouvoir l’impliquer dans la construction de notre vie. La fidélité à ses engagements est aussi quelque chose de très fort chez moi. Cela vient de mes parents mais c’est devenu un aspect de ma personnalité”.

Vivez-vous votre vie de femme comme vous le souhaitez ?

Lydia:
“Oui, il y a cette liberté dans notre société que j’apprécie énormément. Mais cela ne va pas toujours de soi : en tant que femme, on ne va pas être traitée de la même manière. Mon métier de pasteur est encore très masculin. Cela implique de devoir s’affirmer, de nager à contre-courant et cela peut parfois être fatiguant. Evidemment, je suis libre, personne ne va m’empêcher de le faire. Mais cela demande de l’énergie et du temps pour aller dans le sens souhaité. C’est la foi, cette relation personnelle que je peux entretenir avec Jésus, un Jésus qui a traité les femmes avec dignité, qui me donne la motivation de persévérer dans cette voie et qui m’ouvre au changement. Elle me donne la liberté de vivre ce qui me tient à coeur”.

Lydia
“Pour moi la foi n’est pas simplement un concept abstrait avec une croyance, mais c’est vraiment une relation personnelle avec Dieu”.

Delphine:
“Oui, j’ai pu réaliser beaucoup de choses en toute liberté, au niveau de mes études et de mon chemin spirituel. Ce n’est pas toujours évident de concilier vie de famille et vie professionnelle, en tant que femme, mais je suis soutenue dans les deux cas. C’est vrai qu’on a tendance à penser que l’égalité homme-femme est acquise en Belgique. Mais je crois que, quelle que soit sa conviction, chaque femme vit certaines difficultés et doit parfois se battre un peu plus pour s’affirmer. Il m’arrive souvent d’être une des rares femmes présentes dans le cadre de mon travail (à l’Exécutif des Musulmans de Belgique). J’ai sans doute parfois plus de difficultés, mais j’ai aussi la chance d’être soutenue. La communauté musulmane évolue dans le bon sens et offre de plus en plus de place aux femmes. Au niveau du culte, elles pourront prochainement avoir la possibilité d’être prédicatrices. Je pense que c’est une grande avancée. C’est très positif pour la communauté, mais aussi pour la société dans son ensemble. Et je serai là pour soutenir ces femmes”.

Avez- vous un bon conseil issu de votre foi ?

Delphine:
“Je pense au passage du Coran qui dit : ‘Pas de contrainte en religion’. Car pour moi, la foi et la pratique religieuse doivent être choisies. Il est impensable de pratiquer un culte par obligation. Et le choix que nous faisons ne doit pas non plus être imposé à quelqu’un d’autre. Cela doit toujours se faire dans le respect de l’autre”.

Delphine
“Ce que je souhaite vraiment inculquer à nos enfants : montrer qu’il y a beaucoup plus de points communs entre les différentes religions et convictions que nous le pensons”.

Lydia:
“Jésus dit dans la Bible : ‘Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux’. C’est quelque chose qui est souvent repris à la négative : ‘Ne faites pas aux autres ce que vous ne voulez pas qu’ils vous fassent’. Mais Jésus va plus loin. Il ne s’agit pas de ne pas faire de mal, mais de chercher le bien de l’autre, faire le premier pas vers l’autre”.

La base de l’islam pour Delphine c’est
“le recueillement, le dialogue avec Dieu, l’ouverture, le partage. Se ressourcer pour ensuite aller vers les autres”.
La base du protestantisme évangélique pour Lydia c’est
“une foi personnelle, mais aussi communautaire, une foi authentique, vivante, toujours actuelle, dynamique, qui remet en question”.