
7 rencontres avec des jeunes bruxellois, croyants ou laïcs

Un face-à-face en vue de franchir les barrières.
Bruxelles est la région la plus jeune du pays. Quelque 177.000 personnes âgées de 12 à 24 ans fournissent à notre ville une dynamique, une énergie et de nouvelles idées. Ce sont elles qui érigeront l’avenir de Bruxelles et qui lui donneront une direction commune. Ces jeunes représentent les ambassadeurs de l’avenir. Reste à savoir comment ils comptent s’y prendre.
Mais nous pensons qu’il est très important, pour une ville qui compte de nombreuses communautés et autant de courants religieux, de pouvoir franchir les barrières, souvent invisibles, entre les différents groupes ; et de faire en sorte que les rencontres puissent avoir lieu dans un respect et une compréhension mutuels.
C’est en laissant la parole aux jeunes sur leurs croyances, leurs idées et leurs visions, et en leur permettant d’en discuter, que nous entendons trouver les pistes d’une meilleure compréhension de leurs différences mutuelles. Et découvrir ainsi comment ils peuvent se façonner et inspirer leur ville.
Nous sommes convaincus que cette nouvelle édition de Lueurs constitue une source d’inspiration pour tous, jeunes et moins jeunes, qu’elle suscite un dialogue sincère et que ces face-à-face amènent à tisser des liens durables. Car, comme le dit la jeune Pauline : « Si l’on creuse un peu, on trouve toujours des points communs ».
Si nous, les décideurs politiques, ne proposons pas d’incitants ni de moyens aux jeunes pour apprendre à connaître l’autre, ils ne le feront pas nécessairement d’eux-mêmes. Si nous ne voulons pas que les stéréotypes l’emportent, nous devons leur couper l’herbe sous le pied, en mettant à chaque fois en avant des exemples ou modèles de réussite. C’est ce que nous faisons à nouveau ici, et nous allons continuer à mener cette mission sociale, avec persévérance et de façon soutenue, au cours des années à venir.
Je vous souhaite une excellente lecture !
1. Laïcs:
IL FAUT POUVOIR PENSER DIFFÉREMMENT
« En quoi crois-tu ? », leur demande-t-on souvent. En beaucoup de choses, apparemment. Mais surtout en la capacité de l’être humain à s’élever, à grandir. Laïcs, Anton Van Dyck et Julie Umbrain nous parlent de leur passion pour les débats avec ceux qui pensent différemment, et de l’importance des petits gestes en ces temps controversés.
Comprenez-vous que les gens puissent croire en un Dieu ?
Et vous, en quoi croyez-vous ?
Avez-vous souvent des discussions avec des gens d’autres communautés ?
Le climat semble s’être durci, à Bruxelles. Le ressentez-vous également ?
2. CATHOLIQUES:
Sortir de sa zone de confort
Tout ce que l’on fait a des conséquences sur les autres. D’où l’importance de poser des actes justes, équitables. Tel est le fil conducteur de Pauline De Coninck, catholique et Guillaume Chomé. Dans leur vie en général, et dans leur façon d’aborder le quotidien à Bruxelles.
À Bruxelles, de nombreuses communautés se côtoient. Mais y a-t-il véritablement des contacts ?
Ce « vivre-ensemble », comment le mettez-vous en pratique ?
Bruxelles a la réputation d’être une ville froide et dure. La solidarité y est-elle si rare ?
3. Juifs:
« Nous ne voulons pas nous cacher »
« Sale juif ». Oui, cette insulte, il leur arrive de l’entendre. Estelle Levy et Nathan Azizollahoff, de l’Union des Étudiants Juifs de Belgique (UEJB) ne se laissent pourtant pas décourager et laissent leur porte ouverte à chacun. Jusqu’à ce que la question du « vivre-ensemble » ne se pose plus… Le jour où tous les Bruxellois seront acceptés tels qu’ils sont.
Quelle importance accordez-vous à la religion ?
Vous voulez surtout faire connaître la tradition et la culture juives aux autres communautés à Bruxelles ?
Trouvez-vous que Bruxelles est une ville tolérante ?
Que faites-vous pour essayer de combler ce fossé entre communautés ?
4. Protestants:
« La confrontation avec les autres nous aide à grandir »
Maxime Dehon et Alicia Wathelet, tous deux protestants convaincus, ont des amis chrétiens, musulmans, juifs, ainsi que beaucoup d’amis athées. « Dans cette société, il faut être ouvert d’esprit. »
Vous êtes croyants. Comment cela s’exprime-t-il ?
Ressentez-vous de l’intolérance ?
Voyez-vous beaucoup de points communs entre personnes de communautés différentes ?
Dans ce ‘vivre-ensemble’, ressentezvous parfois des tensions ?
On dit souvent d’une grande ville comme Bruxelles qu’elle est froide et dure, que c’est chacun pour soi.
5. Anglicans:
« Ne pas regarder les différences »
Hannah Vrolijk et David Tank sont deux adolescents anglicans. Leur monde, c’est l’église, le club de foot et l’école. Et avec toutes ces nationalités et convictions qui se côtoient sur les mêmes bancs, l’école constitue certainement le reflet de la diversité bruxelloise. « C’est précisément de cette richesse que naît la tolérance. »
Vous êtes tous les deux anglicans. À la maison, parlez-vous des autres religions, des autres convictions ?
Comme cela se passe-t-il à l’école, où vous côtoyez toutes ces différences ?
Osez-vous toujours exprimer ce que vous pensez ?
Y a-t-il beaucoup de compréhension pour le fait que ton style de vie diffère assez bien de celui de beaucoup d’autres adolescents ?
Quand tu es confronté à tous ces jeunes de ton âge qui pensent différemment de ce que tu vis et crois, est-ce qu’il t’arrive de douter ?
Dans votre vie, que signifie la solidarité ?
6. MUusulmans:
« Tendre la main aux gens, jusqu’à ce qu’ils veuillent écouter »
En tant que musulmans à Bruxelles, Ghizlane Fertoul et Shujaet Ali Malik ont, certainement depuis les attentats de mars dernier, le sentiment qu’ils doivent justifier leur foi. Mais à la méfiance et à l’incompréhension, ils continuent à répondre par l’amour et le dialogue.
Que signifie être musulman à Bruxelles, aujourd’hui, dans ce climat polarisé ?
Te fais-tu directement interpeller parce que tu es musulman ?
Dans un tel climat, peux-tu encore dire ce que tu penses ?
Après les attentats, on a ressenti, à Bruxelles, beaucoup de cohésion et de solidarité. Est-ce cela, l’antidote à la peur et à la frustration ?
7. Orthodoxes:
« Avec du respect, on peut aller très loin »
Nicolas Peckstadt et Sofia Xenidis, tous deux chrétiens orthodoxes, n’habitent que depuis quelques années à Bruxelles. Mais ils estiment qu’il est temps pour eux d’y exercer leur responsabilité, afin de favoriser le ‘vivreensemble’ et la solidarité.
À Bruxelles, on voit beaucoup de gens en difficulté. Vous sentez-vous appelés à assumer votre responsabilité vis-à-vis des autres ?
Pour vous, à quel point votre foi est-elle importante ?
On pourrait croire que, lorsque tant de communautés différentes cohabitent, le contact devient une évidence. Qu’en pensez-vous ?
Selon vous, quelles sont les clés du ‘vivre-ensemble’ ?
N’avezvous pas le sentiment que vous ne pouvez pas dire ce que vous pensez ?